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LES GOUTTES QUI TOMBENT

possible, tout en vous assurant d’avance que je n’approuve pas, que je ne saurais approuver ce qui a été fait à votre détriment. Mais je me suis heurté à une volonté inflexible. Vous connaissiez l’obstination de M. Assermann, et malgré mes efforts…

— Je vous en prie, monsieur, expliquez-vous, supplia Valérie.

— Voici donc, madame la baronne. Voici. J’ai entre les mains un premier testament de M. Assermann qui date d’une vingtaine d’années, et qui vous désignait alors comme légataire universelle et seule héritière. Mais je dois vous dire que, le mois dernier, il m’a confié qu’il en avait fait un autre… par lequel il laissait toute sa fortune à ses deux cousines.

— Et vous l’avez, cet autre testament ?

— Après me l’avoir lu, il l’a enfermé dans le secrétaire que voici. Il désirait que l’on n’en prît connaissance qu’une semaine après sa mort. Les scellés ne pourront être levés qu’à cette date. »

La baronne Assermann comprit alors pourquoi son mari lui avait conseillé, quelques années auparavant, à l’époque de violents désaccords entre eux, de vendre tous ses bijoux et d’acheter, avec cet argent, un collier de perles. Le collier étant faux, Valérie étant déshéritée et n’ayant aucune fortune, elle demeurait sans ressources.

La veille du jour fixé pour la levée des scellés, une automobile s’arrêta devant une modeste boutique de la rue de Laborde, qui portait cette inscription :

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