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LES GOUTTES QUI TOMBENT

lui paraissait devenir de plus en plus légère. Elle regardait, et ses yeux discernaient des coloris différents, des reflets inconnus, une égalité choquante, une perfection équivoque, tout un ensemble de détails troublants. Ainsi, dans l’ombre de son esprit, la vérité commençait à luire, de plus en plus distincte et menaçante.

Barnett modula un petit rire d’allégresse.

« Parfait ! Parfait ! Vous y venez ! Vous êtes sur la bonne route !… Encore un petit effort, madame la baronne, et vous y verrez clair. Tout cela est tellement logique ! L’adversaire ne vole pas, mais substitue. De la sorte, rien ne disparaît, et s’il n’y avait pas eu ce damné petit bruit de vitrine, tout se passait dans les ténèbres et demeurait dans l’inconnu. Vous auriez ignoré jusqu’à nouvel ordre que le véritable collier s’était évanoui et que vous exhibiez sur vos blanches épaules un collier de fausses perles. »

La familiarité de l’expression ne la choqua point. Elle songeait à bien autre chose ! M. Barnett s’inclina devant elle, et sans lui laisser le temps de respirer, marchant droit au but, il articula :

« Donc, un premier point acquis : le collier s’est évanoui. Ne nous arrêtons pas en si bonne voie, et, maintenant que nous savons ce qui fut volé, cherchons, madame la baronne, qui vola. Ainsi le veut la logique d’une enquête bien conduite. Dès que nous connaîtrons notre voleur, nous serons bien près de lui reprendre l’objet de son vol… troisième étape de notre collaboration. »

Il tapota cordialement les mains de Valérie.

« Ayez confiance, baronne. Nous avançons. Et, tout d’abord, si vous m’y autorisez, une petite hypothèse. Ex-