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LES GOUTTES QUI TOMBENT

— Je l’ignore », répliqua Valérie après une légère hésitation.

Le détective sourit.

« Me permettez-vous, madame la baronne, de hausser respectueusement les épaules ? »

Et sans attendre la réponse, tendant un doigt ironique vers un des panneaux d’étoffe qui encadraient le boudoir, au-dessus de la plinthe, il demanda, comme on demande à un enfant qui a caché un objet :

« Qu’y a-t-il, sous ce panneau ?

— Mais rien, fit-elle interloquée… Qu’est-ce que cela veut dire ? »

M. Barnett prononça d’un ton sérieux :

« Cela veut dire que la plus sommaire des inspections permet de constater que les bords de ce rectangle d’étoffe sont un peu fatigués, madame la baronne, qu’ils paraissent, à certains endroits, séparés de la boiserie par une fente, et qu’il y a tout lieu, madame la baronne, de supposer qu’un coffre-fort se trouve dissimulé là. »

Valérie tressaillit. Comment, sur des indices aussi vagues, M. Barnett avait-il pu deviner ?… D’un mouvement brusque, elle fit glisser le panneau désigné. Elle découvrit ainsi une petite porte d’acier, et, fébrilement, manœuvra les trois boutons d’une serrure de coffre. Une inquiétude irraisonnée la bouleversait. Quoique l’hypothèse fût impossible, elle se demandait si l’étrange personnage ne l’avait pas dévalisée durant les quelques minutes où il était resté seul.

À l’aide d’une clef tirée de sa poche, elle ouvrit et, tout de suite, eut un sourire de satisfaction. Il y avait là, unique objet déposé, un magnifique collier de perles