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BÉCHOUX ARRÊTE JIM BARNETT

est inutile de rappeler des détails que personne n’ignore et de noter les phases d’une instruction judiciaire qui n’aurait abouti à aucun résultat sans l’intervention de Béchoux. Il ne s’agit nullement ici de démêler l’affaire Desroques, mais de mettre en relief l’épisode secret qui en provoqua le dénouement public, tout en terminant le duel de Béchoux contre son adversaire, le détective Barnett.

Cette fois, Béchoux avait au moins un gros atout, puisqu’il voyait dans le jeu de Barnett, qu’il connaissait la manière dont celui-ci allait attaquer, et que la partie se jouait sur le terrain même dont Béchoux prenait possession. Le lendemain, en effet, annoncé par le préfet de Police lui-même, il sonnait chez le général Desroques.

Un domestique, à gros ventre, l’air d’un notaire de province dans sa redingote noire, ouvrit. Il introduisit Béchoux qui, de deux à trois heures, posté derrière une fenêtre, épia la place du Trocadéro. La bohémienne n’y parut point. Le jour suivant non plus. Peut-être Barnett se méfiait-il.

Béchoux s’obstina, d’accord avec le général Desroques. C’était un homme mince et grand, de figure énergique, qui gardait sous sa jaquette grise un air de vieil officier, un de ces hommes froids qui parlent peu à l’ordinaire, mais qui, sous l’empire de certaines passions, s’exaltent et discourent avec violence. Or, sa plus grande passion, c’était son fils. L’innocence de Jean Desroques ne faisait aucun doute pour lui. Dès son arrivée à Paris, il l’avait proclamée dans des interviews qui avaient ému l’opinion publique.

« Jean est incapable d’une mauvaise action. Jean n’a