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L’AGENCE BARNETT ET Cie

« Il n’y a pas dix minutes qu’on est arrivé. »

Tranquillement, Barnett examinait le vestibule, tout en posant quelques questions à l’une des vieilles bonnes. Quand ils eurent descendu l’escalier, il entra dans la loge des concierges, qu’il interrogea également. Puis, une fois dehors, il sauta dans un taxi qui passait et donna son adresse de la rue de Laborde, tandis que Béchoux demeurait tout ébaubi sur le trottoir.

Si Barnett avait du prestige aux yeux de Béchoux, Olga lui en imposait davantage encore, et il ne douta point que, selon l’expression d’Olga, Barnett ne se fût tiré d’embarras par une promesse qui ne pouvait être qu’une farce.

Béchoux en eut la preuve le lendemain, quand il se rendit à l’Agence Barnett. Dans son fauteuil, les pieds sur son bureau, Barnett fumait.

« Si c’est comme ça que tu prends la chose à cœur, s’écria Béchoux furieux, nous risquons de patauger ad æternum. J’ai beau me démener là-bas, les types du Parquet n’y fichent goutte. Moi non plus, d’ailleurs. On est bien d’accord sur certains points, par exemple qu’il y a impossibilité matérielle, même avec une fausse clef, de pénétrer dans la maison, si on ne vous ouvre pas de l’intérieur. Et comme il n’y avait personne à l’intérieur que l’on puisse soupçonner de complicité, on arrive bien à ces deux conclusions inévitables : 1o  que l’un des deux cambrioleurs se trouvait dans la maison dès la fin de la journée précédente et qu’il a ouvert à son complice ; 2o  qu’il n’avait pu s’introduire sans être vu par l’un des concierges, puisque la porte de la maison reste toujours fermée. Mais qui est entré ? Qui servit d’introducteur ? Mystère. Alors ? »