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L’AGENCE BARNETT ET Cie

monsieur, et ne saurais trop vous dire combien Béchoux et moi sommes heureux d’un dénouement qui satisfait tout le monde. »

Il sortit prestement, suivi de Béchoux, qui, de plus en plus ahuri, murmura dans le parc :

« Alors, quoi, c’est lui qui avait tiré ?… Il reconnaît son crime ?

— T’occupe pas de ça, Béchoux, lui dit Barnett, et laisse cette affaire. Elle est réglée, et, comme tu le vois, au mieux des intérêts communs. Donc remplis ta mission auprès de Mlle d’Alescar… Demande-lui le silence et l’oubli et rejoins-moi à l’auberge. »

Un quart d’heure après, Béchoux revenait. Mlle d’Alescar avait accepté la donation et chargerait son notaire d’entrer en rapport avec le notaire de Georges Cazévon. Mais elle refusait tout argent. Indignée, elle avait déchiré le chèque.

Barnett et Béchoux partirent. Voyage rapide et taciturne. L’inspecteur s’épuisait en vaines conjectures : il n’y comprenait rien, et l’ami Barnett ne semblait guère disposé aux confidences.

À Paris, où ils arrivèrent sur le coup de trois heures, Barnett invita Béchoux à déjeuner aux environs de la Bourse. Béchoux, inerte, incapable de secouer sa torpeur, accepta.

« Commande, dit Barnett. J’ai une petite course à faire. »

L’attente ne fut pas longue. Ils mangèrent copieusement. Tout en buvant son café, Béchoux prononça : « Il faudra que je renvoie à M. Cazévon les morceaux du chèque.