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LE HASARD FAIT DES MIRACLES

« Les bruits propagés contre vous par Mlle d’Alescar ne méritent aucun crédit. »

Barnett approuva.

« Très bien, c’est exactement ce que j’avais annoncé à M. Cazévon. Une fois de plus, mon maître et ami Béchoux fait preuve de son habituelle perspicacité. Je dois dire, d’autre part, que M. Cazévon a l’esprit de répondre de la manière la plus généreuse aux calomnies dont il est l’objet. Il restitue à Mlle d’Alescar le domaine de ses ancêtres. »

Béchoux parut recevoir un coup de massue.

« Hein ?… Est-ce possible ?…

— Très possible, affirma Barnett. Toute cette aventure a quelque peu indisposé M. Cazévon contre ce pays, et il a des vues sur un château plus voisin de ses usines de Guéret. M. Cazévon était même, quand je suis entré, sur le point de rédiger le projet de donation, et il manifestait le désir d’y ajouter un chèque de cent mille francs au porteur, lequel serait remis comme indemnité, à Mlle d’Alescar. Nous sommes toujours d’accord, n’est-ce pas, monsieur Cazévon ? »

Celui-ci n’eut pas une seconde d’hésitation. Obéissant aux ordres de Barnett avec autant de promptitude que s’il eût agi de lui-même et pour sa propre satisfaction, il s’assit à son bureau, rédigea l’acte et signa le chèque.

« Voici, monsieur, dit-il, je donnerai mes instructions à mon notaire. »

Barnett reçut les deux documents, prit une enveloppe, les y enferma et dit à Béchoux :

« Tiens, porte cela à Mlle d’Alescar. Elle appréciera, j’en suis sûr, le procédé de M. Cazévon. Je vous salue,