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LE HASARD FAIT DES MIRACLES

— C’est une interprétation que je n’ai jamais admise, protesta Georges Cazévon. Si tant est que son père ait réuni cette somme, pourquoi l’aurait-il cachée au lieu de la rendre aussitôt à mon père ?

— L’objection a de la valeur, avoua Barnett. À moins que ça ne soit pas une somme d’argent qui fut cachée.

— Quoi alors ?

— Je l’ignore. Il faudrait procéder par hypothèse. »

Georges Cazévon haussa les épaules.

« Soyez sûr qu’Élisabeth et Jean d’Alescar ont fait le tour de toutes les hypothèses.

— Sait-on jamais ! Ce ne sont pas des professionnels comme moi.

— Un professionnel, si perspicace qu’il soit, ne peut rien créer avec rien.

— Quelquefois. Ainsi connaissez-vous le sieur Gréaume, qui tient le dépôt des journaux à Guéret et qui fut jadis comptable dans vos usines ?

— Oui. Certes, oui, un excellent homme.

— Le sieur Gréaume prétend que le père du comte Jean rendit visite au vôtre à une date qui se trouve être le lendemain du jour où il retira de sa banque les deux cent mille francs.

— Eh bien ?

— Ne pourrait-on supposer que les deux cent mille francs furent versés au cours de cette visite, et que c’est le reçu qui fut provisoirement caché au sommet du donjon. »

Georges Cazévon sursauta.

« Mais, monsieur, vous rendez-vous compte de tout ce que votre hypothèse a d’injurieux pour la mémoire de mon père ?