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LES DOUZE AFRICAINES DE BÉCHOUX

Il monta les trois étages et prêta l’oreille. Chez le professeur de flûte, aucun bruit. Mais chez sa voisine, Mlle Legoffier, sténo-dactylographe, on entendait une voix d’homme.

« C’est sa voix », pensa Béchoux, dont la curiosité n’avait plus de bornes.

Et, incapable de se contenir, il sonna.

« Entrez ! cria Barnett de l’intérieur. La clef est sur la porte. »

Béchoux entra. Mlle Legoffier, une fort jolie brune, était assise devant sa table, près de sa machine à écrire, et sténographiait sur des feuilles volantes les paroles de Barnett.

« Tu viens pour une perquisition ? dit celui-ci. Ne te gêne pas. Mademoiselle n’a rien à cacher. Et moi non plus. Je dicte mes mémoires. Tu permets ? »

Et, tandis que Béchoux regardait sous les meubles, il continua :

« Ce jour-là, l’inspecteur Béchoux me trouva chez la charmante Mlle Legoffier, à qui la jeune flûtiste m’avait recommandé, et il se mit en quête de ses douze Africaines qui fuyaient toujours éperdument. Sous le canapé, il récolta trois grains de poussière, sous l’armoire une talonnette. L’inspecteur Béchoux ne néglige aucun détail. Quel métier ! »

Béchoux se releva, montra le poing à Barnett et l’injuria. L’autre poursuivait sa dictée. Béchoux s’en alla.

Un peu plus tard, Barnett descendait avec son carton. Béchoux, qui montait la garde, hésita. Mais il avait trop peur et il ouvrit le carton, qui contenait simplement de vieux papiers et des chiffons.