Page:Leblanc - L’Agence Barnett et Cie, 1933.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.
100
L’AGENCE BARNETT ET Cie

subite. Il regardait de l’autre côté de la rue où un individu cheminait vers la maison d’un pas guilleret.

« Barnett ! murmura-t-il. Qui donc l’a prévenu ?

— Vous m’aviez parlé de lui, de l’Agence Barnett de la rue de Laborde, confessa Gassire un peu gêné, et j’ai cru que, dans des circonstances aussi cruelles, un coup de téléphone n’était pas inutile.

— Mais c’est idiot, bredouilla Béchoux. Qui est-ce qui dirige l’enquête ? Vous ou moi ? Barnett n’a rien à voir là-dedans ! Barnett est un intrus dont il faut se méfier. Ah ! non, alors, pas de Barnett ! »

La collaboration de Barnett lui paraissait soudain la chose la plus dangereuse du monde. Jim Barnett dans la maison, Jim Barnett mêlé à cette affaire, c’était, au cas où les recherches aboutiraient, l’escamotage du paquet de titres et principalement des douze Africaines.

Furieux, il franchit la rue, et, comme Barnett se disposait à frapper à la porte, il se planta devant lui, et, tout bas, la voix frémissante :

« Décampez. Pas besoin de vous. On vous a appelé par erreur. Fichez-nous la paix, et vivement. »

Barnett le regarda d’un œil étonné.

« Ce vieux Béchoux ! Qu’est-ce donc ? T’as pas l’air dans ton assiette ?

— Tournez bride !

— C’est donc sérieux, ce qu’on m’a dit au téléphone ? Tu as été refait de ton pécule ? Alors, tu ne veux pas un petit coup de main ?

— Décampe, grinça Béchoux. On sait ce que ça veut dire, tes petits coups de main ! Ça se passe dans la poche des gens !