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L’AGENCE BARNETT ET Cie

ceux-ci pourront passer, mais avec mon autorisation, et tous colis, cartons, filets à provisions, paquets suspects seront rigoureusement examinés. Voilà la consigne. Quant à nous, monsieur Gassire, à l’ouvrage ! La concierge nous conduira. »

La disposition des lieux rendait les investigations faciles. Trois étages. Un seul appartement par étage, ce qui faisait quatre avec celui du rez-de-chaussée, inoccupé pour l’instant. Au premier, M. Gassire. Au second, M. Touffémont, député, ancien ministre. Au troisième, qui était divisé en deux petits logements, Mlle Legoffier, dactylographe, et Mlle Haveline, professeur de flûte.

Ce matin-là, le député Touffémont s’en étant allé à huit heures et demie à la Chambre, où il présidait une commission, et son ménage étant fait par une voisine qui ne venait qu’à l’heure du déjeuner, on attendit son retour. Mais les logements des deux demoiselles furent l’objet d’une enquête minutieuse. Puis on scruta tous les recoins du grenier, auquel on accédait par une échelle, puis la courette, puis l’appartement de M. Nicolas Gassire lui-même.

On ne trouva rien. Béchoux pensait amèrement à ses douze Africaines.

Vers midi, le député Touffémont arriva. Parlementaire grave, alourdi de son portefeuille d’ancien ministre, grand travailleur, respecté de tous les partis, et dont les interpellations rares, mais décisives, faisaient trembler les gouvernements. D’un pas mesuré, il alla prendre son courrier dans la loge de la concierge, où Gassire le rejoignit et lui expliqua le vol dont il était victime.