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Elle était folle.

Véronique se dégagea et voulut la contraindre à l’immobilité, mais Honorine, avec une rage méchante, la repoussa, lui fit perdre l’équilibre, et, vivement, escalada le balcon.

Elle demeura debout sur la fenêtre en levant les bras et en vociférant de nouveau :

« François !… François !… »

De ce côté de la maison, par suite d’un niveau différent, l’étage était moins haut. La Bretonne sauta dans l’allée, la traversa, franchit des massifs qui la bordaient, et courut vers la crête des rochers qui formaient la falaise et surplombaient la mer.

Un instant elle s’arrêta, cria trois fois le nom de l’enfant qu’elle avait élevé, et, la tête en avant, se jeta dans l’abîme.


Au loin, la chasse à l’homme s’achevait.

Une à une les têtes s’enfoncèrent. Le massacre était fini.

Alors, le canot que montaient François et Stéphane s’enfuit vers la côte de Bretagne, vers les plages de Beg-Meil et de Concarneau.

Véronique restait seule dans l’Île aux trente cercueils.