Page:Leblanc - L’Île aux trente cercueils.djvu/263

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XVII

« PRINCE CRUEL AUX ORDRES DU DESTIN… »



Don Luis s’adressa de nouveau à Vorski :

« Nous sommes bien d’accord, camarade ? Tout ce que je dis est l’expression exacte de la vérité, n’est-ce pas ? » Vorski avait fermé les yeux, sa tête demeurait penchée, et les veines de son front étaient démesurément grossies. Pour couper court à toute intervention de Stéphane, don Luis s’écria :

« Tu parleras, mon vieux ! Hein, la douleur commence à devenir sérieuse ? Le cerveau chavire ? Rappelle-toi… un coup de sifflet… « Maman, les p’tits bateaux »… et j’interromps mon discours… Tu ne veux pas ? Tu n’es pas encore mûr ? Tant pis. Et vous, Stéphane, ne craignez rien pour François. Je réponds de tout. Mais pas de pitié pour ce monstre, je vous en prie ? Ah ! non, mille fois non ! N’oublions pas qu’il a tout préparé et tout combiné, froidement et librement ! N’oublions pas… Mais je m’emballe. Inutile. »

Don Luis déplia la feuille du carnet où Vorski avait inscrit la prophétie, et poursuivit en la tenant sous ses yeux :

« Ce qu’il me reste à dire a moins d’importance, la grande explication générale étant donnée. Mais il faut bien, cependant, entrer dans quelques détails, démonter le mécanisme de l’affaire imaginée et construite par Vorski, et finalement arriver au rôle joué par notre sympathique vieux Druide… Ainsi donc nous voici au