— Votre signature, elle est là ? dit Honorine vivement. En quel endroit ?
— Sur cette pierre, au-dessus de nous, à l’entrée de l’abri.
— Je ne vois pas d’ici. Quelles sont les lettres ?
— V. d’H. »
La Bretonne réprima un mouvement. Sa figure osseuse trahit une profonde émotion, et elle dit entre ses dents :
« Véronique… Véronique d’Hergemont.
— Ah ! fit la jeune femme, vous savez mon nom !… vous savez !… »
Honorine lui saisit les deux mains et les garda dans les siennes. Son rude visage s’éclairait d’un sourire. Des larmes mouillèrent ses yeux, tandis qu’elle répétait :
« Mademoiselle Véronique… Madame Véronique, c’est donc vous, Véronique ?… Ah ! mon Dieu ! est-ce possible ! Bonne Vierge Marie, soyez bénie ! »
Véronique était confondue et ne cessait de dire :
« Vous savez mon nom… vous savez qui je suis… Alors vous pouvez m’expliquer toute cette énigme ? »
Après un assez long silence, Honorine répondit :
« Je ne peux rien vous expliquer… Moi non plus je ne comprends pas… Mais nous pouvons chercher ensemble… Voyons, quel était ce village de Bretagne ?
— Le Faouët.
— Le Faouët… je connais. Et cette cabane abandonnée se trouvait ?…
— À deux kilomètres de là.
— Vous l’avez ouverte ?
— Oui. Et c’est cela le plus terrible. Il y avait dans cette cabane…
— Parlez… qu’y avait-il ?
— D’abord le cadavre d’un homme, d’un vieillard, en costume du pays, avec de longs cheveux blancs et une barbe grise… Ah ! ce mort, je ne l’oublierai jamais… Il avait dû être assassiné… empoisonné… je ne sais pas… »
Honorine écoutait avidement, mais ce crime ne semblait lui apporter aucune indication, et elle dit simplement :
« Qui était-ce ? On a fait une enquête ?