— Impossible ! objecta Vorski. D’ailleurs, attends… j’oubliais… j’ai mon briquet. »
Il alluma ce briquet, et un même cri de colère leur échappa à tous les trois : tout le haut de l’escalier et la moitié de la salle étaient ensevelis sous un amas de pierres et de sable, au milieu duquel avait glissé le tronc du chêne mort. Aucune chance de fuite ne leur restait.
Vorski eut un moment de défaillance et s’écroula sur les marches.
« Nous sommes fichus… C’est ce damné vieillard qui a combiné cela… ce qui prouve qu’il n’est pas seul. »
Il se lamenta, déraisonnant, et sans forces pour continuer une lutte trop inégale. Mais Conrad se fâcha :
« Mais enfin, je ne vous reconnais plus, Vorski.
— Il n’y a rien à faire contre ce bonhomme-là.
— Rien à faire ? Il y a d’abord, ce que je vous ai répété vingt fois, à lui tordre le cou. Ah ! si je ne m’étais pas retenu !…
— Tu n’aurais même pas pu y toucher. Est-ce que nos balles l’ont atteint ?
— Nos balles… nos balles… murmura Conrad… tout ça est rudement louche. Passez-moi votre briquet… j’ai un autre revolver qui vient du Prieuré et que j’avais chargé moi-même hier matin. Je vais bien voir. »
Il examina l’arme et ne tarda pas à se rendre compte que les sept cartouches logées dans le barillet avaient été remplacées par sept cartouches sans balles et qui, naturellement, ne pouvaient tirer qu’à blanc.
« Voilà toute l’explication, dit-il, et votre vieux Druide n’a rien d’un sorcier. Si nos revolvers avaient été réellement chargés, on l’abattait comme un chien. »
Mais l’explication redoubla l’effarement de Vorski.
« Et comment les aurait-il déchargés ? À quelle minute a-t-il pu prendre nos armes dans nos poches, puis les remettre après les avoir rendues inoffensives ? Je n’ai pas quitté mon revolver un instant.
— Moi non plus, avoua Conrad.
— Et je défie qu’on y touche sans que je m’en aperçoive. Alors ?… Alors, n’est-ce pas la preuve que ce démon-là jouit d’une puissance particulière ? Quoi ! il