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— Où ? Vous êtes sûr ?

— Parbleu ! Regarde bien… au-dessus de la table supérieure, oui, dans la voûte même qui forme le plafond et qui semble une mosaïque de grandes dalles… N’est-ce pas ? tu la reluques d’ici ? une dalle qui fait bande à part… allongée comme la table inférieure et taillée comme elle… On dirait les deux sœurs… Mais il n’y en a qu’une de bonne, ayant la marque de fabrique… »

Vorski était déçu. Il s’attendait à une présentation plus compliquée, à une cachette plus mystérieuse.

« La Pierre-Dieu, cela ? dit-il, mais elle n’a rien de particulier.

— De loin, non, mais de près, tu verras… Il y a des veines de couleur, des filons rutilants, un grain spécial… enfin quoi, la Pierre-Dieu. D’ailleurs, elle ne vaut pas tant par sa matière que par ses propriétés miraculeuses.

— De quels miracles s’agit-il ? questionna Vorski.

— Elle donne mort ou vie, comme tu sais, et elle donne bien d’autres choses.

— Lesquelles ?

— Fichtre ! tu m’en demandes trop. Je n’en sais rien, moi.

— Comment ! vous ignorez… »

Le vieux Druide se pencha et, en confidence :

« Écoute, Vorski, je t’avouerai que je me suis un peu avancé, et que mon rôle, tout en étant d’une importance capitale, — gardien de la Pierre-Dieu, c’est un poste de première ligne, — que mon rôle est limité par une puissance en quelque sorte supérieure à la mienne.

— Quelle puissance ?

— Celle de Velléda. »

Vorski l’observa, de nouveau inquiet.

« Velléda ?

— Ou du moins celle que j’appelle Velléda, la dernière Druidesse, et dont je ne connais pas le vrai nom.

— Où se trouve-t-elle ?

— Ici.

— Ici ?

— Oui, sur la pierre du sacrifice. Elle dort.

— Comment ! elle dort.