goguenarde et tranquille, tout cela le mettait hors de lui.
« Un mot de plus, et je t’assomme, cria-t-il. J’en ai assez !
— T’appelles-tu Vorski ?
— Oui, et après ?
— Es-tu prince germain ?
— Oui, oui, et après ?
— As-tu abattu tes trente victimes ?
— Oui ! oui ! oui !
— Eh bien ! alors tu es mon homme. J’ai une Pierre-Dieu à te remettre, je te la remettrai, coûte que coûte. C’est comme ça que je suis, moi. Il faut que tu la bouffes, ta pierre à miracles.
— Mais je m’en moque de la Pierre-Dieu ! hurla Vorski en trépignant. Et je me moque de toi. Je n’ai besoin de personne. La Pierre-Dieu ! Mais je l’ai, elle est à moi, je la possède.
— Montre voir.
— Et ça, qu’est-ce que c’est ? fit Vorski en sortant de sa poche la petite bille trouvée dans le pommeau.
— Ça ? demanda le vieillard d’un air surpris. Où as-tu pêché ça ?
— Dans le pommeau de ce sceptre, que j’ai eu l’idée de dévisser.
— Et qu’est-ce que c’est ?
— C’est un fragment de la Pierre-Dieu.
— Tu es fou.
— Alors, qu’est-ce que c’est, selon toi ?
— Ça, c’est un bouton de culotte.
— Hein ?
— Un bouton de culotte.
— La preuve ?
— Un bouton de culotte dont la tige est cassée, un bouton de culotte comme en emploient les nègres du Sahara. J’en ai toute une parure.
— La preuve, sacrédieu !
— C’est moi qui l’y ai mis.
— Pourquoi faire ?
— Pour remplacer la pierre précieuse, que Maguen-