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Un couloir étroit les conduisit, en effet, dans une autre chambre, par où ils atteignirent une troisième salle.

Les trois cryptes étaient identiquement pareilles. Mêmes maçonneries, mêmes pierres debout, mêmes squelettes de cheval.

« Trois tombes de grands chefs, dit Vorski. Il est évident qu’elles précèdent la tombe d’un roi, et qu’ils étaient les gardiens de ce roi, après en avoir été, de son vivant, les compagnons. Sans doute est-ce la prochaine crypte… »

Il n’osait s’y aventurer, non par peur, mais par excès de trouble et par un sentiment de vanité exaspérée, dont il savourait la jouissance.

« Je vais savoir, déclamait-il ; Vorski touche au but, et il n’a plus qu’à tendre la main pour être payé royalement de ses peines et de ses batailles. La Pierre-Dieu est là. Durant des siècles et des siècles, on a voulu violer le secret de l’île et personne n’y a réussi. Vorski est venu et la Pierre-Dieu lui appartient. Qu’elle se montre donc à moi et me donne la puissance qui m’est promise. Entre elle et Vorski, rien… rien que ma volonté. Et je veux ! Le prophète a surgi du fond des ténèbres. Le voilà. S’il est, dans ce royaume des morts, un fantôme qui soit chargé de me conduire vers la pierre divine et ce me poser sur la tête la couronne d’or, que ce fantôme se dresse ! Voici Vorski. »

Il entra.

Cette quatrième salle était beaucoup plus grande et formait un dôme à calotte un peu déprimée. Au milieu de cette dépression, il y avait un trou circulaire, pas plus large que le trou laissé par un tuyau très mince, et d’où tombait une colonne de lumière à demi voilée qui formait un disque très net sur le sol.

Le centre de ce disque était occupé par un petit billot composé de pierres agencées les unes contre les autres. Et, sur ce billot, comme en exposition, un bâton de métal.

Pour le reste, la crypte ne différait pas des premières, comme elles ornée de menhirs et de têtes de che-