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François et moi nous sommes donc partis en exploration, et c’est au retour que nous avons été attaqués.

— Et, depuis, vous n’avez fait aucune découverte ?

— Aucune.

— Mais François m’a cependant parlé d’un secours qu’il attendait… quelqu’un qui avait promis son assistance ?

— Oh ! un enfantillage, une idée de François, qui se rattache précisément à la seconde lettre reçue le même matin par M. d’Hergemont.

— Et il s’agissait ?… »

Stéphane ne répondit pas aussitôt. Certains symptômes lui donnaient à croire qu’on les épiait à travers la porte. Mais, s’étant approché du judas, il ne vit personne dans la partie opposée du couloir.

— Ah ! dit-il, si l’on doit nous secourir, qu’on se hâte ! D’une minute à l’autre ils vont venir, eux.

— Il y a donc réellement une aide possible ?

— Oh ! fit-il, nous ne devons pas y attacher beaucoup d’importance, mais tout de même c’est assez bizarre. Vous savez que Sarek a eu plusieurs fois la visite d’officiers ou de commissaires chargés d’explorer les abords de l’île, où pouvait se dissimuler quelque station de sous-marins. La dernière fois, le délégué spécial, venu de Paris, le capitaine Patrice Belval[1], un mutilé de la guerre, entra en relations avec M. d’Hergemont, qui lui raconta la légende de Sarek et les appréhensions que nous commencions, malgré tout, à éprouver. (C’était au lendemain du départ de Maguennoc.) Ce récit intéressa si vivement le capitaine Belval qu’il promit d’en parler à un de ses amis de Paris, un gentilhomme Espagnol ou Portugais, don Luis Perenna, un être extraordinaire, paraît-il, capable de débrouiller les énigmes les plus compliquées et de mener à bien les entreprises les plus audacieuses.

Quelques jours après le départ du capitaine Belval, M. d’Hergemont recevait de ce don Luis Perenna la

  1. Voir le Triangle d’Or.