C’est alors qu’il y a du danger. Va, maman, et ne fais pas de bruit en revenant. »
L’expédition ne fut pas longue. Véronique trouva l’instrument. Quarante minutes après, elle le rapportait et parvenait à le glisser dans la cellule.
« Personne n’est encore venu, dit François, mais cela ne saurait tarder, et il est préférable que tu ne restes pas ici. J’ai du travail pour toute la nuit peut-être, d’autant plus que je serai obligé de m’arrêter, à cause des rondes probables. Donc, je t’attends demain à sept heures. Ah ! à propos de Stéphane, j’ai réfléchi. Certains bruits que j’ai entendu, tout à l’heure, confirment mon idée qu’il est enfermé à peu près au-dessous de moi. L’ouverture qui éclaire ma cellule est trop étroite pour que je puisse passer. Dans l’endroit où tu es actuellement y a-t-il une fenêtre assez large ?
— Non, mais on peut l’élargir en ôtant les cailloux qui la rétrécissent.
— Parfait. Tu trouveras dans l’atelier de Maguennoc une échelle en bambou, terminée par des crochets de fer, que tu pourras apporter facilement demain matin. Prends aussi quelques provisions et des couvertures, que tu laisseras dans un fourré à l’entrée du souterrain.
— Pourquoi faire, mon chéri ?
— Tu le verras. J’ai mon plan. Adieu, maman, repose-toi bien et prends des forces. La journée sera peut-être dure. »
Véronique suivit le conseil de son fils. Le lendemain, pleine d’espoir, elle suivait de nouveau le chemin de la Cellule. Cette fois-là, Tout-Va-Bien, repris par ses instincts d’indépendance, ne l’accompagnait pas.
« Tout doucement, maman, dit François, si bas qu’elle l’entendit à peine, je suis surveillé de très près, et je crois qu’on se promène dans le couloir. D’ailleurs, mon travail est presque terminé, les pierres ne tiennent plus. En deux heures, j’aurai fini. Tu as l’échelle ?
— Oui.
— Enlève les cailloux de la fenêtre… ce sera du temps de gagné… car, vraiment, j’ai peur pour Stéphane. Surtout ne fais pas de bruit… »