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L’ÉCLAT D’OBUS
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peut exister entre deux sœurs peut-être… ou bien… ou bien…

Il saisit son beau-frère par le bras, et, l’entraînant :

— Écoute, Bernard, il y a autour de nous, dans le passé et dans le présent, des choses effrayantes… qui pèsent sur ma vie et sur la vie d’Élisabeth… sur la tienne aussi par conséquent. Ce sont des ténèbres affreuses, au milieu desquelles je me débats et où des ennemis que j’ignore poursuivent depuis vingt ans un plan auquel je ne puis rien comprendre. Dès le début de cette lutte mon père est mort, victime d’un assassinat. Aujourd’hui, c’est moi que l’on attaque. Mon union avec ta sœur est brisée, et rien ne peut plus nous rapprocher l’un de l’autre, de même que rien non plus ne peut faire qu’il y ait, entre toi et moi, l’amitié et la confiance que nous avions le droit d’espérer. Ne m’interroge pas, Bernard, ne cherche pas à en savoir davantage. Un jour peut-être, et je ne souhaite pas qu’il arrive, tu sauras pourquoi je te demande le silence.