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L’ÉCLAT D’OBUS

quand je fus abordé par une femme… une femme dont je n’ai pas tout d’abord distingué les traits ni le costume, car l’obscurité était à peu près complète, mais qui cependant, au bruit de ses sabots sur le pavé, me parut être une paysanne. Elle me dit, et, pour une paysanne, sa façon de s’exprimer me surprit un peu :

« — Mon ami, vous pourriez peut-être me donner un renseignement…

« Et, comme je me mettais à sa disposition, elle commença :

« — Voilà. J’habite un petit village tout près d’ici. Tantôt j’ai su que votre corps d’armée était là. Alors, j’y suis venue, parce que je voudrais voir un soldat qui fait partie de ce corps d’armée. Seulement, je ne sais pas le numéro de son régiment… Oui, il y a eu des changements… ses lettres n’arrivent pas… il n’a pas reçu les miennes sans doute… Oh ! si par hasard vous le connaissiez !… un bon garçon, si brave !

« Je lui répondis :

« — Le hasard peut vous servir en effet, madame. Quel est le nom de ce soldat ?

« — Delroze, le caporal Paul Delroze. »

Paul s’exclama :

— Comment ! il s’agissait de moi ?

— Il s’agissait de toi, Paul, et la coïncidence me sembla si curieuse que je lui donnai simplement le numéro de ton régiment et celui de ta compagnie, sans lui révéler notre parenté.

« — Ah ! bien, fit-elle, et le régiment est à Corvigny ?

« — Oui, depuis tantôt.

« — Et vous le connaissez. Paul Delroze ?