cette nouvelle attaque. Le troisième individu — ô cauchemar atroce !… et d’ailleurs était-il possible que ce fût autre chose qu’un cauchemar ? — le troisième individu levait un couteau sur lui, et le visage de celui-ci, Paul le connaissait.. C’était un visage pareil à celui qu’il avait vu autrefois, un visage d’homme et non de femme, mais la même sorte de visage, incontestablement la même sorte… Un visage marqué par seize années de plus et par une expression plus dure et plus mauvaise encore, mais la même sorte de visage, la même sorte !…
Et l’homme frappa Paul, comme la femme d’autrefois, comme celle qui était morte depuis, avait frappé le père de Paul.
Si Paul Delroze chancela, ce fut plutôt par suite de l’ébranlement nerveux que lui causa l’aspect de ce fantôme, car la lame du poignard, heurtant le bouton qui fermait l’épaulette de drap de sa veste, vola en éclats. Étourdi, les yeux voilés de brume, il perçut le bruit de la porte, puis le grincement de la clef dans la serrure, et enfin le ronflement d’une automobile qui démarrait de l’autre côté de la muraille. Quand Paul sortit de sa torpeur, il n’y avait plus rien à faire. L’individu et ses deux acolytes étaient hors d’atteinte.
Pour l’instant d’ailleurs, le mystère de la ressemblance incompréhensible entre l’être d’autrefois et l’être d’aujourd’hui l’absorbait tout entier. Il ne pensait qu’à cela : « La comtesse d’Andeville est morte, et voilà qu’elle ressuscite sous l’apparence d’un homme dont le visage est le visage même qu’elle aurait actuellement.