que l’assassinat de son père avait eu lieu le 19 septembre.
Et toutes les circonstances qui dépendaient de cette vérité, qui l’expliquaient en ses principaux détails, ou qui en découlaient, lui apparurent d’un coup. Il se rappela que son père entretenait des relations d’amitié avec le comte d’Andeville. Il se dit que son père avait dû, au cours de son voyage en Alsace, apprendre le séjour en Lorraine de son ami d’Andeville, et projeter de lui faire la surprise d’une visite. Il évalua la distance qui séparait Ornequin de Strasbourg, distance qui correspondait bien aux heures passées en chemin de fer.
Et il interrogea :
— Combien de kilomètres d’ici à la frontière ?
— Exactement sept, monsieur.
— De l’autre côté, on arrive à une petite ville allemande assez rapprochée, n’est-ce pas ?
— Oui, monsieur, Ébrecourt.
— Peut-on prendre un raccourci pour aller à la frontière ?
— Jusqu’à moitié route de la frontière, oui, monsieur, un sentier en haut du parc.
— À travers le bois ?
— À travers les bois de M. le comte.
— Et dans ces bois…
Il n’y avait plus, pour acquérir la certitude totale, absolue, celle qui résulte, non pas d’une interprétation des faits, mais des faits eux-mêmes devenus pour ainsi dire visibles et palpables, il n’y avait plus qu’à poser la question suprême : dans les bois n’y a-t-il pas une petite chapelle au milieu d’une clairière ? Pourquoi Paul Delroze ne la posa-t-il pas, cette question ? Jugea-t-il qu’elle était vraiment trop précise, et