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L’ÉCLAT D’OBUS
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— « Hohenstaufen », cria-t-il à la sentinelle plantée devant le poste de l’enceinte.

L’officier de garde, après l’avoir interrogé, le renvoya au sous-officier du poste qui stationnait près du perron. Celui-là seul avait libre accès dans la villa et, par lui, la comtesse serait prévenue.

— Bien, dit Paul, je vais d’abord mettre mon auto à la remise.

Une fois arrivé il éteignit ses phares, et, comme il se dirigeait vers la villa, il eut l’idée, avant de se rendre auprès du sous-officier, de chercher Bernard et de se renseigner sur ce que son beau-frère avait pu surprendre.

Il le trouva derrière la villa, dans les massifs groupés en face de la fenêtre au balcon.

— Tu es donc seul ? lui demanda Bernard anxieusement.

— Oui, l’affaire est manquée. Élisabeth a été emmenée par une première auto.

— C’est terrible, ce que tu me dis là !

— Oui, mais le mal est réparable.

— Comment ?

— Je ne sais pas encore. Parlons de toi. Où en es-tu ? Et le chauffeur ?

— En sûreté. Personne ne le découvrira… du moins pas avant ce matin, lorsque d’autres chauffeurs viendront aux remises.

— Bien. En dehors de cela ?

— Une patrouille dans le parc, il y a une heure. J’ai pu me dissimuler.

— Et puis ?

— Et puis j’ai poussé une pointe jusqu’au tunnel. Les hommes commençaient à se remuer. D’ailleurs il y a quelque chose qui les a remis d’aplomb, et rudement !