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L’ÉCLAT D’OBUS
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et de vous remettre la croix pour laquelle vous étiez déjà proposé.

— Mon général, je ne sais comment…

— En outre, mon ami, si vous désirez la moindre chose, j’insiste vivement auprès de vous pour que vous me donniez cette occasion de vous être personnellement agréable.

Paul hocha la tête en souriant. Tant de bonhomie et des attentions si cordiales le mettaient à l’aise.

— Et si je suis trop exigeant, mon général ?

— Allez-y !

— Eh bien, soit, mon général. J’accepte. Et voici ce que je demande. Tout d’abord un congé de convalescence de deux semaines, qui comptera du samedi 9 janvier, c’est-à-dire du jour où je quitterai l’hôpital.

— Ce n’est pas une faveur. C’est un droit.

— Oui, mon général. Mais ce congé, j’aurai le droit de le passer où je voudrai.

— Entendu.

— Bien plus, j’aurai en poche un permis de circulation écrit de votre main, mon général, permis qui me donnera toute latitude d’aller et de venir à travers les lignes françaises et de requérir toute assistance qui me serait utile.

Le général regarda Paul un instant, puis prononça :

— Ce que vous me demandez là est grave, Delroze.

— Je le sais, mon général. Mais ce que je veux entreprendre est grave aussi.

— Soit. C’est entendu. Et après ?

— Mon général, le sergent Bernard d’Andeville, mon beau-frère, participait comme moi à l’affaire de la maison du passeur. Blessé