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L’ÉCLAT D’OBUS
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DEUXIÈME PARTIE



I

YSER… MISÈRE



Toul, Bar-le-Duc, Vitry-le-François… Les petites villes défilèrent devant le long convoi qui emmenait Bernard et Paul vers l’Ouest de la France. D’autres trains, innombrables, précédaient le leur ou le suivaient, chargés de troupes et de matériel. Puis ce fut la grande banlieue de Paris, et ce fut ensuite la montée vers le Nord, Beauvais, Amiens, Arras.

Il fallait arriver les premiers, là-bas, sur la frontière, rejoindre les Belges héroïques, et les rejoindre le plus haut possible. Chaque lieue de terrain parcourue, ce devait être autant de terrain soustrait à l’envahisseur pendant la longue guerre immobile qui se préparait.

Cette montée vers le Nord, le sous-lieutenant Paul Delroze — son nouveau grade lui fut conféré en cours de route — l’accomplit en rêve, pour ainsi dire, se battant chaque jour, risquant la mort à chaque minute, entraî-