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L’ÉCLAT D’OBUS

son compagnon de promenade autour de la pelouse est un officier qu’on appelle le major. Celui-là également garde la tête enfoncée dans le col relevé de son manteau gris. »


Vendredi.

« Les soldats dansent sur la pelouse, tandis que leur musique joue les hymnes allemands et que les cloches d’Ornequin sonnent à toute volée. Ils célèbrent l’entrée de leurs troupes à Paris. Comment douter que ce ne soit vrai ? Hélas ! leur joie est la meilleure preuve de la vérité. »


Samedi.

« Entre mon appartement et le boudoir où se trouve le portrait de maman, il y a la chambre que maman occupait. Cette chambre est habitée par le major. C’est un ami intime du prince et un personnage considérable, dit-on, que les soldats ne connaissent que sous le nom de major Hermann. Il ne s’humilie pas comme les autres officiers devant le prince. Au contraire, il semble s’adresser à lui avec une certaine familiarité.

« En ce moment, ils marchent l’un près de l’autre, dans l’allée. Le prince s’appuie sur le bras du major Hermann. Je devine qu’ils parlent de moi et qu’ils ne sont pas d’accord. On dirait presque que le major Hermann est en colère. »


10 heures matin.

« Je ne me trompais pas. Rosalie m’a appris qu’il y avait eu entre eux une scène violente. »