VII
H. E. R. M.
lus encore que du désespoir et que de
l’horreur, Paul éprouva, sur le moment,
un immense besoin de se venger,
et tout de suite, à n’importe quel prix. Il
regarda autour de lui, comme si tous les blessés
qui agonisaient dans le parc eussent été
coupables du meurtre monstrueux…
— Les lâches ! grinçait-il, les assassins !…
— Es-tu sûr ?… balbutia Bernard… Es-tu sûr que ce soient les cheveux d’Élisabeth !
— Mais oui, mais oui, ils l’ont fusillée comme les deux autres. Je les reconnais tous les deux, c’est le garde et sa femme. Ah ! les misérables…
Paul leva sa crosse sur un Allemand qui se traînait dans l’herbe, et il allait frapper, lorsque son colonel arriva près de lui.
— Eh bien, Delroze, qu’est ce que vous faites ? Et votre compagnie ?
— Ah ! si vous saviez, mon colonel !…
Paul se précipita sur son chef. Il avait un air de démence, et il articula, en brandissant son fusil :
— Ils l’ont tuée, mon colonel ; oui, ils ont fusillé ma femme… Tenez, contre ce mur, avec les deux personnes qui la servaient… Ils