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III

Comme il me parut simple, le matin, d’annoncer à Mme Darzas la bonne nouvelle de mon amour ! Claire cueillait des fleurs dans le parc et je m’écriai :

— Si tu savais ! quel malheur que tu ne sois pas assez grande ! mais tu ne comprendrais pas encore… plus tard je te raconterai…

— En tout cas, tu as l’air bien heureux.

— Ah ! c’est qu’il y a des choses… des événements qui tiennent du prodige.

Elle désigna un groupe de sapins à quelque distance :

Mme Darzas est là, derrière, sur le banc.

Je m’emparai de ses fleurs.

— Ne bouge pas… si mère vient, tâche de la retenir.

Et je courus vers Geneviève avec le désir fou de lui jeter aux pieds mes roses, mon secret, toute ma vie et toute mon âme. Au bruit des pas, elle leva la tête, et je m’arrêtai devant elle, interdit :