mon appel ne lui fût parvenu. Je haussai le ton, néanmoins.
— C’est moi Pascal, ouvrez vite.
Pas un bruit. Je la devinai, à moitié sortie de son lit, haletante d’effroi. Mon Dieu, mon Dieu, est-ce qu’elle ne m’ouvrirait point ? La colère me souleva, je secouai la porte avec l’envie folle de la démolir à grands coups de poing et, comptant sur sa peur du scandale, c’est à peine si j’assourdissais le son de ma voix.
— Ouvre donc, Geneviève, tu me connais cependant, crois-tu que je céderai ?
Elle n’ouvrirait pas ! j’en étais sûr maintenant, et ce fut un écroulement de tout mon être et de toute ma vie. Je souffris, comme si je n’avais pas soupçonné une seconde que je pusse la perdre. Elle était à trois pas de moi, rien ne nous séparait, elle n’avait qu’à tourner une clef, et je la verrais, et je presserais son corps nu ! Mais tant de choses la réduisaient à l’inaction ! Et moi-même, qui m’empêchait de me ruer sur ces planches, de les briser et d’emporter Geneviève ?
Je retombai à terre. Cette fois l’espoir me quitta sans retour. Mes lèvres embrassaient le seuil de sa chambre, et je la suppliais si bas qu’elle ne devait même point distinguer le souffle de mes paroles.
— Ouvre-moi, je t’en prie, n’aie pas peur, je voudrais seulement te voir… ne me refuse pas, ma chérie, aie pitié…
Je ne dis plus rien. Geneviève ne bougeait pas.