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L’ENTHOUSIASME

ce spectacle, la détente de mes nerfs, le petit ricanement de Mme Landol dont l’amertume renaissait, tout m’abattit.

— Oui, vous avez raison de rire… Qu’il soit trompé ou non, c’est lui le compagnon de sa vie, c’est lui le maître, malgré tout, et il l’emmène, et moi, je ne peux rien. Ah ! Berthe, il ne fallait pas nous épargner, il fallait être implacable.

— Pourquoi m’as-tu suppliée ?

— Est-ce que je sais ? par lâcheté, par peur ordinaire du mari et de sa puissance, par habitude d’amant qui se cramponne au mensonge. Mais j’avais presque l’espoir que vous ne parleriez pas, et j’aurais voulu lui crier la vérité. Dites-la-lui, Berthe, dites-lui que j’adore sa femme, qu’elle est ma maitresse, et que je ne peux plus vivre sans elle, que je ne peux plus vivre…