Pascal, fais-moi cette concession… Je suis inquiète, j’ai peur…
J’écrivis à Geneviève vingt pages de réconfort où j’affectais en l’avenir la foi la plus sereine. « C’est notre dernière épreuve, supportons-la patiemment, Je me rappelle toutes nos joies de cet été et je pense à celles qui nous attendent, à celles que tu nous a promises. »
Et un vague projet commençant à se dessiner en moi, j’ajoutais en post-scriptum. « Je ne reviendrai que dans cinq semaines. Donc, entre le retour de Philippe et mon retour, vers le 10 novembre, promenez-vous hardiment, je vous le conseille même pour que notre réapparition ne coïncide pas. Ensuite j’aviserai. »
Cette lettre, écrite le matin du départ, je cherchais un moyen de l’expédier, quand j’aperçus Claire qui se disposait à sortir.
— Où vas-tu, lui demandai-je ?
— Chez mon professeur de chant.
— Pendant ta leçon… est-ce que ta bonne… pourrait…
Les paroles que j’étais sur le point de prononcer me semblaient tout à coup extrêmement graves. Claire m’interrogea :
— Tu as une commission ?
— Oui, une lettre… seulement j’aimerais mieux… si tu pouvais l’envoyer… comme venant de toi…
Elle sourit.