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Lui-même en demeura confondu. Il n’avait pas agi en cette prévision et pourtant, quoique au hasard, il avait agi au mieux de ses intérêts. Sans avertissement, il se trouvait prêt et sous les armes. Quel miracle ! et comme enfin il devina la force bienfaisante qui le guidait !

Eh ! mon dieu, à quoi bon tant ergoter ! à quoi bon ces finasseries, ce simulacre de combat, cet air de s’arrêter à un parti pour telle raison plutôt que pour telle autre. N’obéissait-il pas tout bonnement, esclave aveugle et sourd, à son instinct, ce fil d’Ariane qui le dirigeait parmi le labyrinthe des circonstances et des obstacles, vers la terre promise ? Lente ou précipitée, la marche était sûre.

Au village, il fit l’achat de rubans, de foulards et de colifichets. Puis il appela la jeune fille :

— Tiens, c’est pour toi, cela te plaît ?