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PREMIÈRE PARTIE

I


Au bruit des pas et dès les premiers mots échangés dans la pièce voisine, Marc Hélienne s’aperçut que toute retraite lui était coupée. Sauf la porte de communication, nulle issue ne l’autorisait à sortir.

Un geste de colère l’apaisa. D’ailleurs la moindre imprudence l’eût trahi, ce à quoi il ne voulait point se risquer. Il resterait donc immobile jusqu’à ce que cessât l’odieux emprisonnement auquel sa maîtresse le condamnait.

Aussitôt il lui sembla que quelque chose s’arrêtait brusquement en lui et autour de lui. Bien des fois, depuis le jour où dix ans auparavant il refusait de suivre son père en Normandie, Marc Hélienne avait deviné que sa vie s’en allait d’un mouvement égal vers un horizon indistinct. Il se refusait à toute velléité d’examen et fermait les yeux devant les paysages nouveaux. Mais il éprouvait, précise et douloureuse, la sensation d’une descente continue.

Et soudain cette chute s’interrompait.