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VII


Il y avait longtemps que les Doré pressaient leur gendre et leur fille de les accompagner aux environs de Pornic, où ils possédaient de vastes propriétés. Le ménage, ainsi, ne se déplacerait qu’une fois, l’endroit réunissant le double bénéfice de la mer et de la chasse.

Cette année-là, Louise insista :

— J’ai été élevée là-bas, et puis tu m’as souvent entendue parler d’une amie d’enfance, Bertrande Altier… Voici la lettre que je reçois d’elle :

« Ma chère Louise,

« Je me résigne. Je pensais finir ma vie tranquille auprès de « mes bonnes gens », comme je les appelle tous les deux. Mais ce sont eux qui me forcent. Mon futur n’est pas trop jeune, je ne l’en aime que mieux, il ne m’enlèvera pas trop de ma farouche indépendance. Au fond, pas si farouche que cela. Pourvu que j’aille et que je vienne, que je rêvasse et que je me perde en liberté, je