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pations de Marc. Il en sentit le froid. Il ne dédaigna point l’avertissement.

À la salle d’armes, deux jeunes gens lui témoignaient de la sympathie. L’un fréquentait le monde, l’autre le demi-monde, et chacun se proposait comme cicerone. Il avait refusé jusqu’ici pour ne pas interrompre l’élan de son travail. Désormais il s’en remit à eux, plus circonspect cependant envers le second dont les relations frivoles ne cadraient pas avec l’accroissement ambitieux de son âme.

Tout au plus le désir d’étudier une classe de femmes supérieures à celles qu’il avait connues, le poussa-t-il à des concessions. Ces femmes lui semblèrent pétries de la même chair et animées de la même bêtise. Il en acheta quelques-unes, mais leurs caresses furent si vénales qu’il risqua d’y perdre le goût de la volupté. Il s’en tint à une escapade hebdomadaire.

Le monde le déçut encore davantage. Tout l’y gênait, les entournures de son habit, sa maladresse comme danseur ou comme causeur, l’agacement d’entendre ces gens parler, comme des seuls événements notables, de faits qu’il ignorait. En même temps, il s’enorgueillissait de les mépriser.

Un soir, au cotillon, on l’assit de force auprès d’une jeune fille dont le cavalier avait disparu. Elle s’appelait Louise Doré. La mère veillait derrière le couple.

Alternativement, le conducteur les désigna tous deux pour cinq figures consécutives. Puis il y eut un répit et ils demeurèrent en présence l’un de l’autre, silencieux. Marc se creusait la tête. De quoi converser ? Les sujets banals l’écœuraient. Parmi les autres, lesquels sont autorisés vis-à-vis d’une jeune