tions les plus robustes, et un vieillard est facilement victime d’un chaud et froid ou d’une mauvaise digestion. Coïncidence bien extraordinaire, dira-t-on, soit, mais coïncidence admissible.
On exposerait loyalement l’affaire à un arbitre en lui disant :
— Voilà les faits. Suffisent-ils à établir que la mort fut violente. N’y a-t-il pas au moins un doute, en faveur de la mort naturelle ? Jugez. Si votre décision est fausse, vous mourrez.
Que jugerait-il ?
Marc hocha la tête :
— Eh, ma foi ! je n’en sais trop rien.
Le matin de son départ il écrivit :
« Certitude : la préparation d’un crime. Probabilité : son exécution. Ignorance : tout ce qui est susceptible d’éveiller un remords. »
En explication, il ajouta :
« Donc, le remords ne viendra pas de l’extérieur, car ainsi que cette épreuve le proclame, nulle sensation ne peut m’en arriver. Viendra-t-il de moi-même, engendré par des idées antécédentes, innées ou acquises notion du bien et du mal, notion de devoir ? Ce serait supposer que des idées, non capables d’empêcher un crime, sont capables de le condamner ? À moins qu’elles ne jaillissent tout d’un coup, maintenant ! Mais pourquoi ? Sous l’empire d’un raisonnement ? Dérision… De forces étrangères ? Eh non ! puisque mon séjour ici les révèle insuffisantes ou même inexistantes. »
Il s’en alla par les collines, à pied. Il avait besoin de dominer le vallon, comme une fosse d’où on s’évade. Il lui dit adieu.
Puis il traversa les plaines. L’air y est abondant. Il le buvait ainsi que de