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la fortune de m. fouque

d’une façon plus réfléchie, plus grave, en gens qui ont enfin touché le fond des choses. Ils pouvaient maintenant avancer une opinion sur les questions d’amour, fût-elle contraire à celle de leur auteur favori. Ils soumirent Balzac à une critique sévère.

Ces bonnes soirées se renouvelèrent souvent. L’hiver vint, puis l’été, puis d’autres hivers et d’autres étés suivirent et, chaque semaine, ils dînaient ensemble, et, le repas fini, devisaient au coin du feu, les yeux fixant les flammes qui se tortillent sur la mousse des bûches, ou, la fenêtre ouverte, l’esprit bercé par le chant de la rivière.

C’est la que furent discutés les intérêts de la ville de Caudebec, les moyens les plus propres à équilibrer le budget, à assurer la tranquillité et le nettoyage des rues. C’est là que Ferrand écrivit en faveur de son ami ses polémiques les plus serrées et les plus ardentes. C’est là enfin que l’on élabora les plans des batailles où M. Fouque gagna successivement les grades de conseiller d’arrondissement, et de conseiller général.

L’entrepreneur ne faisait plus que de courtes