vous que je dois la position que j’occupe. Mais vous, qu’êtes-vous devenu ?
— J’ai voyagé. En dernier lieu, j’ai passé un mois à Yvetot chez un de mes camarades.
Ils jouèrent une partie de billard, puis M. Fouque demanda :
— Vous êtes libre ?
— Oui.
— Venez donc dîner avec moi, vous partagerez notre modeste repas, notre ordinaire, la soupe et le bœuf.
Ils surprirent Julie en train de marquer du linge.
— Je t’amène un convive, annonça M. Fouque.
— Tiens, M. Ferrand, d’où sortez-vous ?
Il répéta :
— J’ai voyagé, puis j’ai séjourné un mois à Yvetot.
Elle embrassa son mari, qui la serra contre lui avec affectation, et elle poursuivit :
— Vous savez, je vous croyais mort, vous avez disparu si vite…
Elle dit cela d’un ton indifférent, comme elle l’eût dit à un étranger, par politesse.