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la fortune de m. fouque

main. Tiens, au moment du fromage, elle a rougi. Pourquoi ? Un rendez-vous sans doute que tu implorais !

Il voulut se justifier, mais elle continuait, exaspérée :

— Je sais bien, c’est pour te venger, tu essayes de m’humilier comme avec Maria Ferrand. Seulement je te préviens, je me défendrai, je la dénoncerai, cette créature qui nous arrache nos maris.

Alors il se fâcha à son tour et flétrit en termes indignés cette jalousie inqualifiable :

— Je n’ai pas à m’excuser, j’ai été avec Mlle Berthout comme la galanterie française m’ordonnait de l’être, aimable, attentif, courtois. Je me pique d’être un galant homme et je connais mes devoirs vis-à-vis des femmes.

Et il ajouta d’un ton sec :

— Et puis après, que t’importe, s’il me plaît de me payer cette demoiselle, ne suis-je pas le maître ?

Elle se mit à sangloter, vaincue soudain par l’ascendant de son mari.

Lui, cependant, se repentait de sa brusquerie et, pour consoler sa femme, il l’étendit sur ses