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la fortune de m. fouque

bras à Mlle Berthout, qu’il escortait depuis le matin avec un empressement affecté. Ils s’éloignaient quand Julie s’écria :

— Dis donc, Fouque, j’ai deux mots à te dire.

Il s’excusa et rejoignit sa femme. Ils s’enfoncèrent dans le parc.

Fendant tout le repas elle avait semblé inquiète, agitée, comme tourmentée de pensées ennuyeuses.

— Qu’est-ce que tu as donc ? interrogea-t-il.

Elle ne répondit pas.

Au bout d’une large avenue, ils arrivèrent à une porte rouillée qui fermait le mur d’enceinte.

N’ayant pu l’ouvrir, ils s’assirent sur un talus, à l’ombre d’un chêne et, de suite, elle l’apostropha violemment :

— Ah ça, Fouque, t’imagines-tu que je te laisserai coqueter ainsi avec cette demoiselle Berthout ?

Interdit il balbutia : « Moi… moi ? »

— Ne mens pas, reprit-elle, tout le monde était scandalisé de votre conduite. Tu ne l’as pas quittée. Tu t’es montré d’un tendre, d’un ridicule, lui parlant à l’oreille, lui baisant la