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la fortune de m. fouque

Il sauta de son siège, tint son chapeau de la main gauche et, le bras arrondi, lui présenta le poing droit avec une inclinaison respectueuse de tout son corps.

— Bravo, Fouque, cria-t-on, bravo, du dernier chevaleresque.

Il salua et donna le signal du départ. Derrière lui la caravane s’ébranla.

La route fut très gaie. Ces messieurs claquaient du fouet, excitaient leurs bêtes, cherchaient à se dépasser. Bientôt la promenade dégénéra en une véritable course, et les paysans contemplaient, ébahis, ce défilé de chars-à-bancs, de fiacres, d’omnibus, ce galop furieux de gros chevaux de labour ou de diligence, cette cavalcade affolée qui sonnait la vieille ferraille, et d’où jaillissaient des chants d’allégresse, des cris d’épouvante, des hurlements de triomphe.

On commença la visite par la salle des gardes, le cloître, l’église Saint-Pierre, les souterrains, le tombeau d’Agnès Sorel. Puis le déjeuner eut lieu sur l’herbe de la grande nef, entre les murailles séculaires aux fresques jaunes et bleues, où s’accrochent çà et là les lierres et les ronces.

Enfin on se dispersa. M. Fouque offrit son