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la fortune de m. fouque

Et, comme incapable de se contenir, il ajouta :

— Dis donc, tu es libre aujourd’hui ?

Elle ne répondit pas, interdite. Mais ces messieurs les laissèrent seuls, et il fut convenu qu’il la rejoindrait après la fermeture de la boutique.

À minuit il monta les quatre étages de l’escalier et frappa des mains trois fois. C’était le signal. Maria ouvrit la porte et l’introduisit.

Il se présenta gauchement, embrassa la fille et, tandis qu’elle ôtait ses vêtements, pour se donner une contenance il examina la mansarde, où vacillait la flamme d’une bougie.

Une particularité attira son attention. Sûr le mur, peint à la chaux, couraient des inscriptions tracées par les amants de la bonne. On y lisait des remerciements à son adresse, des appréciations sur sa valeur, des conseils à l’usage des futurs « époux », et aussi des maximes, des calembours, des proverbes tels que : « Hâte-toi lentement »… « Prenez de la peine, c’est le fond qui manque le moins »… « Aide-toi, Maria t’aidera. » Au milieu s’étalait cette phrase, disposée en forme d’ex-voto : « J’ai invoqué Maria, Maria m’a exhaussé. »