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la fortune de m. fouque

Seul M. Fouque résistait. En vain ses collègues le tourmentaient-ils : « Voyons, Fouque, il n’y a plus que vous, c’est ridicule… allez-y donc… vous nous remercierez… », il s’indignait. Lui, tromper Julie !… fouler aux pieds ses devoirs d’honnête homme ! D’ailleurs il perdrait trop au change… Et il en profitait pour énumérer les avantages physiques de Mme Fouque.

Or, le lendemain de « l’affront sanglant » fait à Ferrand, M. Fouque proposa de finir la soirée au café de la Marine.

11 alluma lui-même le gaz dans la pièce du fond et commanda des rafraîchissements. Il parlait, se démenait comme un homme qui s’amuse, et, pris de galanterie, adressait à Maria des déclarations filandreuses.

Valin s’étant mis au piano, il gambada devant elle, esquissant des entrechats avec la grâce lourde d’un danseur de village. Soudain il la saisit par la taille, et ils tourbillonnèrent tous deux, raides et guindés ainsi que les marionnettes en zinc des jouets d’enfant ; Puis, enthousiasmé, il la jeta sur une chaise :

— Je ne sais pas ce qu’elle a ce soir, cette Maria, elle est d’un excitant !