Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46
la fortune de m. fouque

drôle arrivée à l’un de ses amis. L’épisode de l’âne le divertissait particulièrement, et il le raconta, à plusieurs reprises, en employant les mêmes termes.

— Alors j’arrachai de l’herbe… l’âne se rangea contre la cabane… et m’aidant de sa crinière… je me hissai sur lui… Comme cela… voyez-vous.

Il mimait la scène avec ses jambes et ses bras d’enfant, présentait son mouchoir en guise d’herbje à un âne imaginaire, puis escaladait le billard et, à genoux, tournant le dos aux assistants, il continuait :

— La fenêtre était là, à ma hauteur… tenez… comme la suspension… alors je n’eus qu’à guigner… et je les vis… au milieu des bottes de foin.

Il penchait la tête par-dessus la barre qui rejoignait les deux lampes. Sa figure se contractait, et il poussait un cri rauque comme s’il eût aperçu les deux coupables étendus entre le billard et le mur opposé.

Dans la salle grondait un roulement de joie ininterrompu, que dominaient, ainsi qu’une fanfare stridente, des cris nerveux et des explo-