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la fortune de m. fouque

de courir à elle, de la renverser, de la fouler aux pieds. Mais, ainsi, son complice m’échappait, et c’est lui surtout qu’il me fallait. Je comprimai mon front prêt à éclater. « Voyons, me dis-je, du sang-froid, conservons notre empire sur nous. » Et j’eus l’affreux courage de ne pas bouger. J’attendis un quart d’heure… une demi-heure… personne. Tout à coup une idée horrible me frappa. Qui sait s’il n’était pas entré déjà, lui ? J’eus peur de devenir fou. Ainsi, là-bas, pendant que je tergiversais, eux… Je dus encore rassembler toute mon énergie, me raisonner, étouffer la colère qui bouillonnait en moi. Après tout, je pouvais me tromper. Alors je contournai la clairière, me faufilant d’arbre en arbre, je gagnai l’autre côté, cinq ou six mètres seulement me séparaient de la cabane. Cependant je ne perçus que le bruit régulier des mâchoires de l’âne. Je me glissai, je rampai, et je finis par distinguer un murmure confus. Il n’y avait plus de doute.

M. Fouque se tut, estimant une courte pause indispensable, en cet endroit, à l’intérêt de son récit.

Il déclamait, debout, maintenant, avec des