Page:Leblanc - Des couples, 1890.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28
la fortune de m. fouque

IV


Il y eut un mouvement de stupéfaction. Ce cri brutal pétrifia les assistants, paralysa les mouvements, coupa court aux entretiens. François, le garçon, qui sortait avec un plateau de verres vides, s’arrêta net, cloué à terre. Un silence lourd plana, un silence d’église, la nuit.

Un bruit cependant résonnait, un souvenir de bruit plutôt, un écho indéfiniment propagé. C’était le petit mot drôle et terrible, aux syllabes légères comme des ailes.

Longtemps il vola dans l’appartement, sautilla sur les tables, cabriola sur le billard, gambada sur le plancher, se cogna au plafond, rebondit contre les murs. Longtemps il bourdonna aux oreilles, effleura les fronts, retentit dans les cerveaux, accrocha des sourires aux visages des