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le fils aux duramé

Victor balbutia :

— Oui, certes, j’voulons ben, mais… qu’è qui m’prouve que j’trou’vrons d’l’argent chez l’notaire. J’crè qu’un bout d’papier, un bout d’écriture, quoi ! f’rait pas mal.

L’homme, impatienté, s’écria :

— Pourquoi faire ? Si l’on ne vous paye pas, vous abandonnerez le petit. Du reste, voici un trimestre d’avance.

Il étala quinze louis sur la table. La vue des pièces d’or convainquit les époux. Duramé, subitement expansif, déclara :

— Conclu, m’sieu, conclu, j’en aurons ben soin, C’sarine aussi, allez, c’est eune rude femme.

L’étranger se pencha vers son fils, l’embrassa une dernière fois, puis en se relevant :

— Vous l’appellerez Marcel, n’est-ce pas ? Marcel… dit-il.

Et, sans un mot de plus, il partit.


Le premier trimestre évolu, ils confièrent leur Charlot à une voisine. Césarine se chargea de Marcel et ils se rendirent à Fécamp, anxieux sur le résultat de l’entrevue.

L’accueil de Me Loisel les rassura. Il se fit