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la fortune de m. fouque

III


Deux heures plus tard, M. Fouque revenait du carrefour des Ormes. Il marchait à grands pas rageurs, frappant des pieds, faisant tournoyer sa canne avec des gestes de matamore. Son petit corps gras et rond, pareil sur ses jambes maigres au corps d’une araignée, rebondissait d’une cuisse à l’autre comme une balle élastique. Sa, tête rejetée en arrière, sa bouche contractée, comme prête à mordre, son chapeau bosselé mis sur l’oreille, semblaient provoquer les arbres du chemin, les gerbes de blé, les tas de cailloux.

Parfois une exclamation lui échappait : « Trompé, trompé l » et il prononçait ce mot d’une voix étonnée, en ouvrant les bras et en secouant les épaules, ainsi qu’un homme incrédule.